Quelles sont les règles du jeu sur la route ?
Est-ce que ça vous dit d’arrêter de s’embêter sur la route et de prendre la route comme un jeu ? Le fait d’entendre ces 2 mots ensemble « jeu » et « route » suscite souvent des réactions virulentes. Certains diront tout de suite : « euh la route, ce n’est pas un jeu ! C’est hyper dangereux ! » Et, d’autres, avec de grosses voitures, diront : « oui, moi je m’ennuie à 90, tu comprends, je n’ai aucune sensation de conduite, les voitures d’aujourd’hui sont complètement aseptisées, je veux dire, je ne sens plus rien, plus aucune de sensation ». Tout ça, n’est finalement qu’une question de perception !
La perception, c’est ce qui vous permettra de considérer un événement comme étant « au top, bien,
moyen ou complètement naze ». C’est l’histoire du verre à moitié vide ou à moitié plein. Et c’est
surtout une question de choix personnel.
Pourquoi je vous propose de vivre la route comme un jeu ? D’abord, parce que revenir à cette sensation d’enfant, qui aime le jeu, libère le plaisir, l’envie de jouer. Vous pouvez allier le plaisir d’enfant à la conscience de l’adulte possédant le permis. Ensuite, parce que la route et le jeu ont plusieurs points communs. C’est ce qui est amusant !
LE 1 ER POINT COMMUN ENTRE LA ROUTE ET LE JEU EST L’EXISTENCE DES REGLES.
La première règle est de considérer dans quel contexte vous allez conduire. C’est super important à faire AVANT votre trajet. Si vous êtes seul dans la voiture, qu’il est 10h du matin, que vous avez bien dormi et que vous roulez sur une autoroute presque vide, vous aurez une patate, une pêche d’enfer. En revanche, s’il est 18h30, que vous avez passé une journée horrible. Vous vous êtes, en plus, réveillé à 4h du matin. Vous avez couru dans tous les sens. Et vous ramenez les enfants de l’école. Ces derniers braillent dans vos oreilles. Forcément, vous serez dans un état d’esprit différent. Dans ce cas-là, il est déconseillé de jeter les enfants par la fenêtre, c’est réprimandé par la loi. L’idée est d’anticiper et de considérer ces éléments- là.
Comme dans tout jeu, le contexte dépend du nombre de participants. Si vous êtes à 2, à 3, à 5 dans la voiture, ce n’est le même jeu. Le contexte dépend aussi de la météo, comme tout jeu qui se joue dehors. S’il fait froid en plein hiver, qu’il est 18h et il fait déjà nuit, qu’en plus il pleut, vous aurez besoin de plus d’attention et d’énergie que par un temps ensoleillé, à 10h du matin, sur l’autoroute. Le contexte dépend également de la qualité de vos jouets. Si vous êtes dans une voiture très confortable, avec un régulateur à 110 km/h, sur une voie double, vous serez plutôt serein et détendu. Maintenant, si vous roulez dans un utilitaire qui a plus 20 ans, parce que vous donnez un coup de main à tonton Nico. Et que le trajet est long et difficile. Là, forcément, le contexte change beaucoup.
La deuxième règle du jeu, c’est de connaître l’objectif, le résultat visé dans le jeu. Dans le foot, l’objectif est de mettre le ballon dans les buts de l’équipe adverse. L’objectif d’un trajet peut tout changer. Vous avez plus de chances d’atteindre un objectif, si vous l’avez précisément et clairement en tête.
LE 2eme POINT COMMUN ENTRE JEU ET CONDUITE : JOUER DANS L’INSTANT PRESENT !
Une fois que les règles du jeu sont définies, l’astuce la plus importante pour atteindre sereinement votre objectif est de jouer dans l’instant présent. Cela signifie que votre attention n’est pas en train de se perdre dans vos pensées ou souvenirs. Rappelez vous, quand vous étiez enfant, vous jouiez pour de vrai. Vous étiez complètement concentré sur le jeu du moment. Avec un peu de pratique cela se réapprend. Pourquoi est-ce crucial ? Parce qu’en étant pleinement présent dans votre conduite, vous pouvez anticiper les 3, 4, 5 secondes d’avance sur tous les événements qui arrivent sur la route. Vous vous offrez ainsi la garantie de ne pas être surpris par quoi que ça soit. Vous resterez forcément maître de votre véhicule à 100%. Il faut savoir qu’anticiper 3, 4, 5 secondes d’avance n’est pas du tout naturel pour le cerveau. Cela vous demandera un effort au début.
ENFIN, LE 3ème POINT QUI CONSTITUE LE CŒUR MEME DU JEU : CHERCHER LES INDICES SUR LA ROUTE.
Vous rappelez vous le jeu de société Cluedo ? Le but du jeu était de rassembler les indices pour résoudre une énigme. C’est exactement pareil sur la route. Vous allez faire en sorte de capter un maximum d’indices pour être le plus serein possible. Les indices ne se captent pas uniquement avec votre regard. Vous allez aussi utiliser votre ressenti. Si la route est un peu abîmée ou si, au contraire, elle est parfaitement lisse, vous allez ressentir les vibrations différemment dans la voiture. Le regard recueillera, lui, les indices sur les alentours, sur l’état du trafic.
Tous ces indices vous donneront assez d’informations pour jouer correctement et avec plaisir. Il est important également de récolter les indices au niveau acoustique. En conduisant, vous devez percevoir ce qui se passe à l’extérieur, même l’air qui passe sur la voiture. En effet, s’il y a du vent et que la voiture bouge, c’est un indice à intégrer dans votre jeu. Une météo venteuse, vous oblige à réduire la vitesse par rapport à la vitesse maximal autorisée. D’ailleurs, la réglementation de la vitesse est aussi un indice. Ce n’est pas parce que c’est autorisé de rouler à 50 km/h que cette vitesse est adaptée à la situation. Parfois, en ville, même 50 km/h, c’est trop. Il faut s’adapter en fonction du contexte, rappelez vous les règles du jeu. Par exemple, si vous avez des voitures garées de chaque côté dans une rue étroite. Même 30 km/h sera exagéré par rapport à la situation.
Ce que nous apprennent les neurosciences appliquées
Notre cerveau ne peut gérer « consciemment » que 7 infos à la seconde. Vous pouvez percevoir en une seconde « il fait beau, j’entends du vent, je roule vite ou non, j’ai le goût du café que je viens de boire, etc… ». En 1 seconde, votre cerveau arrive à gérer consciemment 7 informations à la suite. Alors qu’inconsciemment, c’est 2000 infos à la seconde. Cela signifie que vous n’avez pas besoin réfléchir à chaque indice pour le considérer.
Il suffit de les récolter avec votre regard, votre ressenti et votre ouïe. Avec l’entraînement, qui se fait par la répétition des bonnes habitudes durant au moins 30-45 jours, vous allez percevoir les indices de façon inconsciente. Bien sûr, en conduisant vous n’avez pas le temps de réfléchir à des détails comme : « attention, l’herbe entre ma route et celle d’à côté est haute, je me méfie au cas où ». Il suffit de s’habituer à balayer les alentours avec votre regard pour que votre inconscient capte tous ces indices précieux. Alors, fort de tout cela, il est important de ne pas faire autre chose en conduisant. Ainsi, votre inconscient pourra récolter les indices pour que vous puissiez anticiper. Un principe que nous aimons beaucoup et qui est issu du milieu de la compétition : « La pression de l’enjeu, tue le plaisir du jeu ! ». Si vous êtes en permanence en train de réfléchir à chaque indice et que vous voulez gérer tout consciemment, cela sera difficile de conduire sereinement. Laissez votre inconscient vous aider.
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